Kiran
Katara

Kiran Katara

Kiran Katara est née de père indien et de mère franco-belge à Bruxelles en 1972. Elle est architecte, artiste et enseigne l’architecture et le dessin à la Faculté d’architecture La Cambre – Horta de L’ULB.

En 1995 elle termine des études d’architecture à l’ISA St Luc de Bruxelles et fait ses premières expériences à Ahmedabad chez Anant Raje, collaborateur de Louis Kahn en Inde. C’est là que naît son envie de commencer un parcours artistique. Tout en commençant sa pratique d’architecte, Kiran reprend des études de dessin. Elle étudie à l’académie néerlandophone d’Anderlecht et entame sa propre recherche dessinée en 1997 dans l’atelier de Guy Leclercq pour qui elle a une grande estime et de qui elle a appris les techniques anciennes de peinture. Elle partage alors avec lui l’amour de la couleur noire mat.

Sans nier son influence liée à l’architecture, elle entame un travail de dessin-peinture d’inspiration construite et musicale sur la ligne horizontale. D’abord au fusain, puis à l’encre d’imprimerie, huile et encre de Chine. Elle attache une grande importance à la préparation ou au choix des supports. Elle aime travailler avec peu et exalter ce presque rien, transformer. En révolte à l’époque contre le tout informatique, elle cherche à établir des agencements inspirés d’équilibres mathématiques intuitifs, utilisant sans pré-composition le fusain posé, soufflé, gommé sur une toile de lin minutieusement apprêtée de blanc.

Chaque dessin qu’elle fait depuis est la lente suite de ce travail. La ligne géométrique s’est assouplie. La toile s’est remplie. Seuls subsistaient quelques blancs, devenant point focaux mais issus du support ; quelques vides laissés apparents. La ligne est progressivement devenue ensemble de points, devenant une forme d’écriture linéaire partant de gauche à droite. A l’aide de ses traces, Kiran aime à penser, un jeu de pensées. Elle entame la préparation d’une thèse sur la « poésie sans mots ». En 2015, elle classe ses dessins en familles. Puis à partir de cet ensemble organique, elle travaille à faire des déclinaisons.

Les points deviennent champs, l’espace entre dans la feuille. Kiran, dans ses séries très rythmées, fait entrer des éléments dynamiques. Les points semblent ployer sous un souffle puis se redresser comme une métaphore de sa vie. Progressivement les dessins passent d’une dominante noire à une dominante blanche. Le blanc du papier fait surface. Kiran trouve d’anciens papiers et dans sa démarche minimale choisis de les transformer. Elle profite des défauts, piquetages de la feuille pour se défaire d’une certaine composition.

Le point d’accroche s’est ensuite déplacé pour devenir centre. Les points migrent, il y a déplacement. Puis le point central disparaît et seule subsiste son énergie. Les dessins de Kiran deviennent diagrammes. De grands territoires, sans échelle, sans orientation, presque sans référence au connu. Des annotations apparaissent. Illisibles. Elles semblent éclairer les traces, elles deviennent leur ombre sur la feuille, au sens littéral. Des règles ? Oui, mais remplies d’exceptions.

Les traces s’épaississent, on peut à présent y discerner un dessin…Kiran Katara mime de les classer, les annotes. Est-ce un classement, les signes semblent s’échapper, s’envoler ? Une grande « murmuration » est en préparation.

Depuis 1997, Kiran Katara expose régulièrement en Flandres et à Bruxelles.

Elle a été distinguée du Premier Prix de Peinture par les affaires flamandes de la commune de Saint-Gilles (Bruxelles) en 2003.

Elle est curatrice de nombreuses expositions notamment pour ODRADEK. Elle fonde avec Simone Schuiten, l’asbl Odradek Résidence en 2022. L’ASBL recherche des artistes engagés dans un cheminement à propos de l’écriture en tant que dessin, poésie spatiale ou graphie abstraite, langage visuel et gestuel.

Catalogue :

« Encyclopédie », exposition de Kiran Katara, ODRADEK, 2019

EXPOSITIONS SOLO

2005

« Nocturnes », Délices Architectes, Schaerbeek, Bruxelles

2015

« Encres», galerie ODRADEK, Bruxelles

2017

« Diagrammes », galerie ODRADEK, Bruxelles

2018

« Gedachten », Huize St.Bonaventura, Gent

2019