Dessins à lire et Françoise Pacé
EXPOSITION | Saint-Gilles

VERNISSAGE

25/11/2021 à 18:00

FINISSAGE

18/12/2021 à 16:00

Dessins à lire

Du 27/11/2021 au 18/12/2021

Dessins à lire

En harmonie avec les artistes du livre que sont ses amis, Kiran Katara, Mouna Ikhlassy, Léo Baron et Tianmeng Zhu, Françoise Pacé expose des dessins où cheminent traits, touches d’encre et couleurs. S’inspirant de ses promenades dans le bocage normand où elle réside, elle se nourrit de cette atmosphère qui la pénètre et la guide. Dans un univers aérien les signes du paysage semblent flotter vers le nouvel espace qui pourrait en naître – un graphisme organique qui se détache de toute perspective pour laisser entière liberté à notre imaginaire. Dessinés à la plume ils évoquent-invoquent d’autres possibles.

Les livres d’artistes de Kiran Katara, Mouna Ikhlassy, Léo Baron et Tianmeng Zhu

Piliers de la galerie ODRADEK  Kiran Katara, Léo Baron et Mouna Ikhlassy se consacrent aux correspondances et fusions possibles entre le dessin et l’écriture. Invité à se joindre à elles Tianmeng Zhu propose un exercice d’unification mots-images. Leurs livres d’artistes établissent des rapports de complicité entre eux. Ils expérimentent les fonctions de l’écriture libérée des contraintes de la lisibilité.

Kiran Katara questionne entre autre le dessin de l’écriture. A la recherche de simplicité, elle recourt au pli comme dispositif intuitif de confection du livre. De cette manière, la rencontre fortuite de traits favorise un assemblage à l’infini. La mise en abîme se poursuit par la mise en œuvre d’une poésie sans mots. L’artiste élabore ses compositions en fonction du choix papier dont elle sollicite la résilience. Il s’agit de papiers anciens, piquetés ou décolorés avec lesquels elle entame un dialogue en tenant compte de ses accidents, aspérités et modifications.

Mouna Ikhlassy, s’intéresse à l’écriture dans son sens le plus large. En manipulant et déconstruisant les signes conventionnels, elle construit de nouveaux ensembles. Ceux-ci nous donnent dès lors accès à une autre manière de comprendre l’écriture qui révèle un message indéchiffrable, nous entrainant vers de nouveaux moyens de communication. Dans ces livres, les lignes et les formes se révèrent à des textes d’histoires, mythes et légendes sémitiques recopiés de livres saints et de textes de civilisations mésopotamiennes. En libérant ces textes de leur sacralité, Mouna Ikhlassy s’est appliquée à faire ressortir la forme plutôt que le contenu, elle cherche à valoir le charme de ces légendes dans leur aspect fantastique. La calligraphie dépouillée et parfois brisée et ne garde que le côté “visuel” du caractère. Elle le vide de sa substance significative de façon à évoquer le geste et laisser libre cours à l’imaginaire de l’observateur.

Les œuvres de Tianmeng Zhu sont ses perceptions du monde, et dans celles-ci, les mots deviennent de plus en plus individuels, constituant un type spécifique d’images qui ne se limite pas aux mots mais les transcende. Pour lui, les mots sont des images et les images sont des mots. « Je veux que le spectateur, en regardant l’œuvre, intègre sa propre expérience, qu’il fasse appel à son imagination, qu’il entre en résonance avec elle et qu’il la recrée. Le mot-image est libre et autonome, et je cherche à saisir l’essence des choses, à danser avec elle, à vivre avec elle ».

Léo Baron présente des livres-coffrets où traces de pinceau et traits d’encre accompagnent les textes de Daniel Kay, Florence Barthelemy et Catherine Deknuydt. Fuyant le savoir académique, Léo Baron s’exécute dans un travail gestuel qui lui permet de développer une réflexion approfondie sur les traces qu’il laisse aux côtés de pages imprimées. Celles-ci le mènent depuis quelques temps déjà sur la voie des correspondances entre écriture plastique et écriture poétique. Toujours à l’affut de nouveaux passages, il a repéré, dans l’entretien avec ses complices, une articulation qui lui permet d’œuvrer à la marge de la musicalité de la langue et du signe. Il lui suffit de quelques traits d’encre pour redonner à la rigidité de la formulation dactylographiée le goût du désordre ou d’un autre ordre. Il s’agit bien de rencontres sous formes d’approches entre deux pages accolées l’une à l’autre et pourtant distinctes. La fusion, sans être totale, fait seulement montre d’un dégagement entre des entités qui se parlent. Les binômes constitués ex-istent à partir d’un écart, d’un certain décalage. Ils appartiennent à l’entre-deux des tensions constantes vide-plein, légèreté-densité, transparence-opacité…