Sunyoung
Choi
Sunyoung Choi, bruxelloise d’adoption, détourne le « Test de Rorschach » qui consiste à évaluer les traits de personnalité selon ce que les sujets perçoivent à partir de taches d’encre. Comme pour quantifier la performance visuelle, Choi dispose ses taches d’encre à la façon d’un tableau optométrique. Le test optométrique, reposant sur la distinction des signes, garde une certaine objectivité de mesurabilité. En revanche le test de Rorschach, où les images sont d’abord perçues et interprétées par un individu avant d’être ensuite analysées par un tiers, introduit une grande part d’arbitraire et rend ainsi la mesurabilité plus difficile à cautionner.
La cohabitation de ces deux tests fait naître une sorte de non-sens, et dévoile l’absurdité de la tentative de vouloir quantifier, classer et trouver une logique de cause à effet.
Dans son autre pièce, « Entomologie », ces taches d’encre sont découpées, pour ensuite être épinglées. Choi met les images mentales, souvent perçues comme mouvantes et furtives, en relation avec les insectes volants, comme une collection d’insectes où l’on organise les spécimens selon leurs caractéristiques. Dans son œuvre, elle esquisse le désir désespéré de l’être humain d’attraper, définir et figer l’insaisissable et imprévisible.