VARIATIONS, Olivier PESTIAUX
EXPOSITION | Saint-Gilles

VERNISSAGE

18/04/2018 à 18:00

Variations

Du 19/04/2018 au 15/05/2018

Traits poétiques

L’exposition « Variations » d’Olivier Pestiaux se situe dans le prolongement d’une recherche continue sur l’écriture et le mouvement perpétuel.
Dans sa première exposition (« Gratitude », 2014), une série de dessins attestent d’une écriture à la fois impulsive et réfléchie qui se déploie sous la forme d’un parcours (é)mouvant. Il s’agit encore d’écriture lorsque l’artiste étend et adapte son travail à celui des non-voyants (« Révélation(s) », 2015), révélant diverses singularités — inattendues — à travers des dessins « à l’aveugle », faisant confiance à la main qui guide. L’œuvre quitte le domaine de la représentation et de l’identification pour devenir « expérience ».

Si le travail d’Olivier Pestiaux repose sur des variations — temporelles et spatiales ou modales et médiales —, elles sont aussi celles d’un processus qui se construit et se développe. Les références variées ne sont jamais anecdotiques, mais plutôt fondatrices, telles des matrices qui s’emboîtent aux expériences. Que ce soit les grands maîtres de l’histoire de la peinture (Fra Angelico) et de la musique (Bach), la puissance organique de la Nature, la symbolique des chiffres ou encore les imperfections et bifurcations du quotidien, tout est inspiration. Trait propre au geste, trait propre aux chemins empruntés, trait propre à la pensée, trait comme souffle qui, tout en suivant une trajectoire précise, s’évapore pour laisser place à l’expérience du sensible et du visible.
Tout le travail d’Olivier Pestiaux ne cesse d’évoquer des pulsations : celles du trait toujours, tantôt pointilleux tantôt ample, celles de l’inspiration, tantôt posée tantôt pulsionnelle. Il crée ainsi un geste rythmé, constitué de « micro-souffles » composant des constellations qui semblent s’étendre à l’infini. Le geste du dessin s’apparente alors aux compositions musicales ou encore aux mouvements de la Nature, à l’instar d’une écriture poétique du temps et de l’espace.

Le nuage est tout autant une forme reconnaissable qu’une forme abstraite, à la fois semblable et dissemblable, qui, dans sa dynamique volatile, permet de voir une multitude de possibles. Comme un trait d’union entres les intervalles du temps et de l’espace, c’est le trait, libre, qui s’impose presque de lui-même.
Parce qu’ils reconnectent avec des formes et des supports organiques (les nuages ou le bois), les traits, les lignes, les courbes et leur furtive « logique » orientent ainsi la main et l’imagination.
Les œuvres d’Olivier Pestiaux sont animées par le mouvement en tension, par l’équilibre graphique d’une approche tour à tour sensible et conceptuelle, visible et invisible.

Marie-Aude Baronian