Francis
Schmetz
Francis Schmetz
Né en 1957, vit et travaille à Liège et Bruxelles.
Expositions: Belgique, Italie, Espagne, Allemagne, Ukraine et Chine.
1996 : réalise la première œuvre sans trace.
2002 : écris le texte » Je Suis Ne Pas » :
Je peins — Œ — Je ne suis pas un Artiste /
Je hais — Je ne suis pas un Meurtrier /
J’aime — U — Je ne suis pas un Saint-Homme /
Je vois — Je ne suis pas un Prophète /
Je suis une Montagne — V — Je n’ai pas besoin d’abris /
Je suis un Puits— Je ne peux pas tomber /
Je suis un Pain — R — Je n’ai jamais faim
Je suis — E — Ne Pas
2009 : Apparition — Disparition ( rencontre avec un moine Zen)
Publications :
Voyelle, 11 films s/8 n/b, PMA, Liège, 2000
Dessins—Textes, 1988_2002, PMA, Rixensart, 2003
100 Notes, Yellow-Now, Crisnée, 2008
» Enlève la poussière de ma bouche » , 2 Cahiers, dessins-textes;
Yellow-Now, Crisnée, 2021
Francis Schmetz
» Tout a été fait, sauf par toi «
Cette maxime, écrite au début d’un carnet d’esquisses et de notes, nous fait bien comprendre le travail de Francis Schmetz.
Oui, tout a été fait en art, soi-disant, mais cela doit-il être un problème pour l’artiste d’aujourd’hui ?
Francis Schmetz travaille avec une ardeur et une persévérance exemplaires, il empile dessins sur dessins, photocopies de textes sur textes personnels. Et oui, il y a des styles, des compositions que l’on reconnaît : souvent Beuys, parfois Rothko, Palermo, des réminiscences à Dada … Mais entre ces pages » déjà faites » pour ainsi dire, se profilent des dessins, des textes, qui sont purement et fortement Francis Schmetz.
Il passe du noir le plus noir au rouge le plus fougueux, puis au bleu le plus profond, en intercalant des dessins, parfois fluides, parfois de lignes précises.
Tout est d’une intensité vitale, quoique de temps en temps l’ennui le guette: « Langeweile, Zeit Todschlagen, Lebensmüde ». L’extase côtoie le désespoir.
La forme est toujours directe, comme jetée sur le papier. Parfois ce sont des lignes claires, parfois des gribouillis sauvages, ce qui n’est pas nécessairement une contradiction; d’une part il y a le besoin urgent de réagir, de s’exprimer sans contrainte, d’autre part des moments de sérénité qui permettent de tracer des lignes pures ou des géométries toutes simples.
Aussi dans ses performances, il y a sa diction très précise, légèrement influencée par l’Allemand des cantons rédimés : il sculpte les mots. Puis les phrases se développent et entrainée par ses émotions, sa voix peux faire vibrer l’espace de rythmes puissants.
Anne DE DECKER, nov. 2007