Shin
Min
Min Shin vit et travaille à Séoul. Elle questionne comment un problème sociétal peut se traduire en art visuel. Shin évoque l’injustice systématisée dans la société coréenne.
Avec la technique du « papier mâché », Shin module des figurines féminines et renforce cette matière fragile et froissable par du dessin au crayon graphite. Ces figurines rondes et naïves arborent une expression de colère. Shin dénonce la manière dont le corps de la femme est perçu dans la société coréenne comme ailleurs. La laideur volontairement choisie sert à renverser ce regard aliénant. Elles ne sont pas là pour être regardées mais pour regarder. En renversant le regard, elles retrouvent leur dignité.
A chaque exposition, Shin nomme ses figurines au cours d’un rituel et glisse une petite lettre pliée dans le corps de ses sculptures. Ces figurines sont les doubles de l’artiste en tant que femme, mais il s’agit aussi de notre propre portrait, imparfait, précaire. Cette œuvre porte un message de consolation et tente de faire éclater l’aspect systématique de notre perception.