Gabriel
Belgeonne
Né en 1935 à Gerpinnes (Belgique), Gabriel Belgeonne étudie la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Mons avant de devenir enseignant et assistant auprès de Zéphir Busine, peintre et designer.
En 1964, il entre dans le monde de la gravure suite à sa rencontre avec Gustave Marchoul, puis maîtrise l’art de la lithographie sur les conseils d’Arthur Robbe. Il se consacre depuis à la gravure, ainsi qu’à la peinture, affirmant que «c’est en faisant des gravures que j’ai redécouvert la fonction de la couleur, des volumes et des lignes».
Ses nombreuses activités témoignent de sa passion pour cette technique, que ce soit sur le plan éditorial, pédagogique ou institutionnel.
En effet, en 1965, il devient membre du groupe «Cap d’encre» et fonde l’association Tandem en 1971.
Il est nommé professeur de gravure puis directeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Plastiques et Visuels de Mons.
A partir de 1990, il est responsable de l’atelier « Gravure et illustration de livres » à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Plastiques de La Cambre à Bruxelles, institution dont il a la charge en 1999-2000.
Il a fondé, avec André Lamblin, la Biennale internationale de gravure de Condé-Bonsecours et a été membre fondateur du Musée du Petit Format de Couvin, ainsi que du Centre de gravure et d’image imprimée de la Communauté française de Belgique à La Louvière .
L’écriture vide de Gabriel Belgeonne :
En tant que graveur, Gabriel Belgeonne a nécessairement affaire à la pratique du vide. Son travail trouve ainsi son origine dans le creux, le renfoncement, c’est-à-dire dans une expérience de soustraction qui permet à l’encre de trouver son chemin.
D’une manière très simple et sans prétention, Gabriel Belgeonne explique son travail, qu’il présente comme une manifestation de l’écriture.
Conscient de ses affinités avec la philosophie extrême-orientale ainsi que de la concentration méditative du calligraphe, il procède par la production de signes. Celles-ci constituent un alphabet qui ne peut pas être lu de manière conventionnelle. Néanmoins, ces lettres ou symboles tracent et composent une histoire. Une histoire, composée d’événements se produisant entre le lourd et le léger, le vide et le plein, le haut et le bas, qui rend possible bien d’autres histoires.
Par la peinture et la gravure, Gabriel Belgeonne incorpore lettres et signes dans une unité qui tend vers le haut de l’œuvre. Il compose ainsi, en style calligraphique, des moments de tension spatiale où le vide est célébré comme une présence fondatrice inaliénable.
Alors, n’essayons plus de déchiffrer les signes en noir sur blanc mais plutôt tentons de participer au rythme fondamental du vide et du plein, du ciel et de la terre.