Printemps
ODRADEK présente « printemps» de Satoru Toma et Tamir Samandbadraa Purev
Attirés par l’énergie printanière, Satoru et Tamir se mirent d’accord pour entamer un dialogue entre leurs pratiques artistiques et nous livrer les fruits de leur rencontre.
Satoru Toma, calligraphe et photographe japonais, vit à Bruxelles depuis 2005. Il y enseigne son art, conscient de l’importance du souffle et du geste rythmant la culture de son pays natal.
Tamir Samandbadraa Purev se partage entre la Mongolie et l’Europe pour pratiquer l’interculturalité dans le cadre d’exposés sur sa culture.
Les artistes se sont rencontrés l’année dernière lors de la résidence de Tamir chez ODRADEK. Depuis, l’idée de poursuivre le dialogue a trouvé son chemin au fil de leur aspiration commune : l’association de l’écriture avec le dessin et la peinture. Celle-ci, rendue possible par l’emploi de l’encre, permet au poignet via le pinceau d’exprimer l’intériorité de l’artiste.
Satoru et Tamir nous invitent à percevoir le geste calligraphique comme un acte de communion entre le poignet qui trace, le regard qui s’ajuste et l’esprit qui se libère par l’énergie (qi) l’animant. Ce type d’écriture sert ainsi à révéler des intuitions sensibles se manifestant grâce cet art visuel-gestuel associé à la poésie. Il nous faut également prendre en considération la tonalité de l’encre et sa filiation avec la musique car la calligraphie en tant qu’art de l’allusion évoque, elle ne se laisse pas distraire par le déchiffrage des caractères, le lisible.
Soucieux de redynamiser notre énergie vitale, les deux artistes nous feront vibrer au rythme de l’éclosion d’une nouvelle saison.
Tamir fait valoir le printemps comme un grand examen de vie pour le nomade mongol. Cette période la plus difficile de l’année fait ressortir la force intérieure des gens et fait émerger leurs envies comme un volcan. La vivacité du printemps se répand dans la steppe et altère l’esprit humain. Le désir, comme le feu, pénètre leurs yeux. Ce n’est pas seulement l’énergie de survie, c’est quelque chose de plus, comme un rêve.
Et pour conclure, Satoru nous livre un haïku
Vibrer !
Souffle d’énergie
Ouvre le bourgeon
De la couleur de vie
Simone Schuiten