EXPOSITION | Saint-Gilles

VERNISSAGE

15/10/2025 à 18:00

FINISSAGE

18/10/2025 à 16:00

Traduire le corps

Du 15/10/2025 au 18/10/2025

Traduire le corps : une enquête artistique autour du corps dans les illustrations anatomiques prémodernes iraniennes –  Le Tašrîh-é Mansûrî d’Ibn Ilyâs (XIVe siècle)

 

Les représentations anatomiques prémodernes iraniennes sont au cœur des recherches de Nikoo Nateghian, qui les explore à travers une pratique artistique mêlant dessin, écriture et mémoire. Dans une démarche proche du geste de réparation, son travail interroge les corps anciens en les traversant d’un regard contemporain, sensible et poétique.

Présentée dans le cadre de la soutenance de sa thèse, cette exposition accompagne une recherche universitaire interdisciplinaire consacrée à ces représentations anciennes. Croisant histoire, codicologie et esthétique, elle en propose une lecture artistique renouvelée.

Elle constitue un support tangible qui rend plus palpables les étapes de la recherche et les projets développés tout au long du travail doctoral, en matérialisant les allers-retours entre étude historique et création plastique. La création y devient un outil d’analyse, prolongeant la réflexion théorique et permettant d’interroger les représentations du corps à travers une sensibilité contemporaine.

Les figures issues des manuscrits médicaux dialoguent avec des formes actuelles, dans une dynamique de métamorphose où chaque trait devient trace, chaque mot incision. Le corps se fait espace de traduction, lieu d’entrelacement entre image et texte, donnant naissance à une configuration vivante et mouvante.

Les œuvres, semblables à des greffons, s’insèrent dans un tissu organique de mémoire et de matière. Elles ne sont pas de simples illustrations, mais des organismes en devenir, traversés par des récits, des pulsations, des cicatrices. Le dessin et l’écriture relèvent ici d’une vivisection poétique, où chaque geste explore les profondeurs du corps.

Dans cette démarche située dans l’entre-deux, Nikoo Nateghian navigue entre texte et image, entre science et art, entre passé et présent. Ce qui se dévoile à travers ses œuvres, ce sont des corps rencontrés — corps anciens, corps traduits, corps transformés — porteurs d’une mémoire en constante reconfiguration.

L’exposition devient ainsi un lieu de passage, un espace où la pensée se mêle au vivant, où la création prolonge la recherche, et où le geste artistique rend hommage aux savoirs incarnés.