Partis pris #2

Partis pris

Michelle Corbisier et Daniel Locus s’accordent, à travers une série de gravures, de photographies et montages vidéo, à déclarer l’absence du sujet.

Qu’il s’agisse, pour Michelle Corbisier, de toute figure humaine précise, il ne reste dans son œuvre que l’empreinte d’une disparition. Nous voici confrontés à des images, des gravures imprégnées des conflits dont nous sommes contemporains. Images-conséquences de prises de conscience témoignant d’une sourde préoccupation dont l’auteur nous offre sa version.

Cet effacement de la figure se retrouve nettement revendiqué par Daniel Locus. En photographiant des lieux en guerre ou des institutions comme des musées ou des centres culturels, l’auteur  conserve une certaine partie du « décor » ou des murs et supprime tout contenu pour y introduire du vide.

De là, à nous de questionner ce qui est absent, c’est-à-dire ce qui d’habitude nous est confié. En tout cas, des deux côtés, gravures et photos, le sujet de la représentation n’est plus là, il nous manque parce qu’il a été volontairement effacé. Remplacé par Michelle Corbisier par des traces gravées avec concentration, art, technique et doigté. Partis pris avec Daniel locus qui persiste à ne garder de la situation vécue que le lieu exact, le degré d’altitude, de longitude, l’année, l’heure et la minute.

Tout se joue ici eu égard à la désinformation et à la dé-contextualisation de n’importe quel propos.

Simone Schuiten