Open Writing
L’exposition que l’artiste Dawo Zhang nous propose à Bruxelles a pour but de révéler les fondements de la spiritualité chinoise et de les mettre en dialogue avec des enjeux contemporains, ici et maintenant. Le moyen d’expression de Dawo appartient à l’usage du pinceau trempé dans l’encre, ensuite à l’aide son poignet « vide »[1] il parvient à tracer des voies reliant l’homme à la dynamique cosmique. L’artiste fait le pari d’une écriture sans lisibilité directe qui permet alors au tracé de s’acheminer dans l’« ouvert ». Aux lignes proposées par les mouvements et rythmes de la nature correspond une écriture constituée de traits apparaissant sans contraintes académiques. Cette manifestation de signes-lignes décomplexés résulte d’une âpre négociation avec la tradition. Elle révèle la qualité des calligraphes contemporains car rien n’est plus difficile que de dépasser l’excellence des anciens. Ce qui est alors tenté par Dawo relève d’un grand défit ; il lui faut, au sein d’une pratique contemporaine libérée de l’étau académique et bureaucratique, libérer les lignes de force et le génie de l’écriture chinoise. Dawo n’a rien d’un fonctionnaire impérial ou d’un lettré, artiste, il se veut libre et ouvert. Laissant sa main danser sur le papier il engendre des lignes au langage universel. Celles-ci nous invitent à célébrer et à partager la dynamique de la nature.
L’emploi de l’encre nous rappelle via le trait de pinceau que nous sommes toujours connectés au monde. Car malgré notre indépendance, le besoin de liberté et le recours à l‘abstraction nous restons incorporés dans un processus vital que Dawo rend présent à partir de chaque ligne tracée.
Note :
[1] Le poignet vide est une expression chinoise qui met en valeur le lien unissant l’artiste à la nature, c’est-à-dire qui le fait participer au devenir de la nature. Le geste du peintre est un acte de communion avec la nature et son organisation vitale.