EXPOSITION | Saint-Gilles

VERNISSAGE

11/04/2024 à 18:00

FINISSAGE

11/05/2024 à 16:00

Métaformose

Du 12/04/2024 au 11/05/2024

Métaformose

Méta-Elément (du grec méta « après »)

Métatamorphose: Changement de forme, de nature ou de structure qui rend méconnaissable.

Métaphore: Changement de sens par substitution analogique.

Forme: Organisation des contours d’un objet; structure, configuration.

Osmose: Interpénétration, influence réciproque.

Métaformose tend à mettre en exergue les analogies structurelles des corps tangibles et intangibles qui habitent l’espace. l’étude abstraite de mutation de formes géométriques simples, se modifient au gré des rencontres, des connexions qu’elles tissent. Se courbent pour un instant… Suspendues par les fils invisibles qui nous relient, la métaformose est un jeu d’échelle du visible au presque invisible.

Un travail graphique à l’encre noire sur fond blanc.

Atinka di Muro et Boris Bardonneau

 

Métaformose

Deux architectes, amis et collègues, Atinka di Muro et Boris Bardonneau aka OTAK, en dehors des heures d’activité professionnelle, donnent libre cours à leur imagination en spéculant sur le développement de formes organiques.

Invités pour la première fois à exposer leurs recherches et ingénieuses interprétations au sujet du transfert de quelques configurations naturelles à des types d’organisations culturelles, ils nous entrainent dans une suite de métamorphoses aux nombreuses ramifications.

Leur démarche donne à penser au courant structuraliste, qui met l’accent sur l’existence d’agencements profonds agissant sur nos modes d’expression et de comportement. Selon les philosophes structuralistes, l’homme serait parlé par le langage, les mythes et l’inconscient. Dans « Les structures élémentaires de la parenté », l’anthropologue Claude Lévi-Strauss analyse l’organisation sociale de certaines collectivités en fonction non pas des individus  mais en fonction des relations qu’ils entretiennent entre eux.

Les études graphiques d’Atinka di Muro et OTAK se font toujours à l’encre noire sur papier. Elles proposent une première structure « mère », qui libère plusieurs dispositifs ou transformations possibles. Nous assistons ainsi à l’éclosion de différents langages et modes d’expression d’une nomenclature. Certains déploiements résultent de l’emploi du microscope, ce qui favorise la découverte de tous petits arrangements et ramifications nous permettant d’entrevoir de gigantesques nouveaux embranchements. Nous voici confrontés à une mise à découvert du passage un-multiple, inconscient-conscient, vide-plein, etc…

A partir de différents cycles de vie, ce qui fascine Atinka di Muro et OTAK relève du phénomène de substitution analogique, influence réciproque et interpénétration se déployant en réseau. Si nous connaissons l’ampleur que peut prendre l’évolution en rhizomes des racines de nombreuses plantes, alors dans le cas du processus « métaformose » on comprend que des corps ou des éléments simples peuvent se démultiplier eu égard à une logique interne qu’il suffisait de faire éclore. Et puis, au gré de la croissance de réseaux de tous genres, apparaissent d’incroyables correspondances entre des éléments naturels et l’organisation humaine.

Par exemple, Atinka di Muro, menant à bien des  recherches scientifiques, nous prouve, graphiques à l’appui, que la structure et les ramifications d’une plume correspondent, à parfois s’y méprendre, à celles d’un arbre. Mais encore, le pin parasol « pinus pinea » très apprécié à Rome, accroit ses racines horizontalement afin de trouver les meilleures ressources en eau et nutriments. La coupe du réseau souterrain du pin réalisée par l’artiste offre, si on s’en donne la peine,  des correspondances avec le plan du métro de Rome ! Ou alors, plus troublant encore, c’est l’inverse, le réseau du métro s’est inspiré des embranchements du conifère.

Cette topographie englobant l’énergie vitale de la sève et celle de l’organisation souterraine humaine,  déterminée en courbes de niveaux, peut aussi donner lieu à une partition musicale.

En ce qui concerne l’écorce du même pin parasol, l’analyse menée par l’investigatrice aboutit au constat que là aussi l’étendue superficielle qui couronne l’arbre donne à voir et correspond à l’étendue en surface de la ville romaine. Voilà comment, nous démontre Atinka di Muro, nature et culture s’associent dans un même état d’esprit morphologique, que le Tibre par son cours équilibre.

Par ailleurs, OTAK travaille également la transformation des traits et des formes. Il opère par élargissement ou contraste obtenu à partir de quelques signes qu’il associe ou assemble pour créer des effets de zoom. Le support sur lequel ses dessins vont se mettre à se déplacer joue un rôle essentiel car il favorise l’alternance du vide et du plein.  Ces constantes re-figurations occasionnent des erreurs qui, de par la légère rupture d’avec le processus, sont la source de nouveaux traitements du signe graphique.

Simone Schuiten

 

Bio

Atinka di Muro-

Bulgaro-italienne née à Milan et grandit à Bruxelles.

Elle commence des études d’architecture en 2015 à Bruxelles. Bien que dessine depuis toujours, l’architecture la motive à explorer l’espace et son contexte par des recherches graphiques.

De là, nait la motivation d’« apprendre par le dessin ». C’est ce postulat qui oriente la recherche d’Atinka di Muro pour métaformose. Dessiner les structures naturelles pour comprendre leur développement et ainsi créer le parallèle formel des éléments qui nous entourent, de l’échelle micro au macro.

Diplômée en 2021 d’un master en architecture, elle travaille actuellement à l’atelier d’architecture Matador.

Boris Bardonneau aka OTAK-

Né à Paris en 1991 et grandit à Marseille.

Il part étudier l’architecture en 2014 à Bruxelles où il vit depuis. Il réalise un an d’étude au Politecnico de Milan. Diplômé en 2020, d’un master en architecture, il travaille actuellement à l’atelier d’architecture Matador.

Il fréquente différents milieux artistiques depuis son plus jeune âge, il a entre autres toujours dessiné.

OTAK approche le sujet de métaformose avec 3 enjeux clairs.

L’intention des formes pour laquelle la volonté principale est de rencontrer l’œuvre de différentes manières selon la distance de perception : l’œuvre de loin, l’œuvre approchée et l’œuvre rapprochée.

L’intention des formats où les dessins se structurent en une hiérarchie de 3 échelles ; l’échantillon, l’association et l’assemblage.

L’intention des compositions qui structure les dessins. Les différentes couches carrées se superposent, comme pour dissocier la matière de l’échantillon, en rappel aux lames de verre des observations de laboratoires.