VERNISSAGE
FINISSAGE
Développements polyphénol
En résidence cet été, la hongkongaise Mok Chung Ling Jolene poursuit ses recherches sur les propriétés du polyphenol, à savoir les molécules organiques végétales auxquelles elle recourt en tant qu’ingrédients pour ses montages et créations photographiques.
A travers le monde depuis une quinzaine d’années Jolene ne se lasse pas de tenter de nouvelles rencontres et de mener à bien de nouvelles expériences. Se présentant comme « film maker » elle réalise des impressions qui sont concoctées à l’aide d’un processus de manipulation et d’échanges avec les plantes. Récoltant avec ardeur ce que nous appelons les mauvaises herbes comme par exemple les orties ou les pissenlits, elle les transforme, par techniques chimiques naturelles, en images donnant lieu à de l’incarnation sur pellicule.
L’artiste ne s’adresse qu’aux mauvaises herbes dont la destinée est d’être éliminée le plus rapidement possible. En les récoltant en masse, elle leur donne une chance de poursuivre une nouvelle existence via leur richesse en chlorophylle. Ce puissant pigment associé à d’autres propriétés des végétaux et des sels minéraux permet aux orties et autres pissenlits de se livrer, c’est-à-dire de se révéler sur la pellicule. Ces apparitions toujours aléatoires nous font croire aux miracles car comme dans le cas du Saint Suaire, l’étoffe qui a recueilli le visage du Christ, de la matière, sueur et sang, empreignent le support. Il y a donc bien un passage du vivant vers l’image, une métamorphose symbolique qui nous montre comment la vie suit son cours.
Ici, les longs échanges entre le végétal et l’artiste donnent à penser qu’une confiance mutuelle a du s’installer entre les partenaires et qu’un dialogue entre l’homme et la nature reste possible.